LE PARC DE LA MAIRIE...

"UN BEAU ET BON DOMAINE"

EXPOSITION LE NOTRE

ET NOTRE CONTRIBUTION

ARTS AU JARDIN

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Suite à l’article consacré au patrimoine et au parc de la mairie dans le Carrières Magazine d’octobre 2020, nous avons invité Angélique LEMERLE, présidente de l’association Arts au Jardin, à nous exposer sa conception sur l’origine du parc de la mairie.

C’est Simon Le Tellier qui, dans les années 1640/1644, aménagea son terrain en pente selon le principe du jardin dit à l’italienne, comme c’est le cas du jardin de la Villa d’Este à Tivoli. Il souhaitait aussi, comme toute l’élite française de l’époque, se bâtir « un bon et beau domaine ».

Ainsi donc à Carrières, dans sa maison des champs, en moins de cinq ans, il installera plusieurs bâtiments, un jardin d’agrément, un vivier et très certainement un jardin potager/fruitier, en aménageant la pente avec des terrasses, tout en conservant les deux éléments existants : l’étang à poissons et le jardin d’ornement appelé « Le Guay », situé devant le perron de la salle des mariages actuelle.

Un acte de vente du 18 août 1742 à Nicolas Legoust fait état d’« une maison et jardin, circonstances et dépendances consistant en plusieurs corps de bâtiments, porte cochère, cour, basse-cour, colombier, écurie, logement de jardinier, grand jardin en terrasse planté d’arbres fruitiers, espaliers, contre-espaliers, fontaine, vivier garni de poissons et autres dépendances.

(…) vu un jardin fruiter et potager fermé de murs dans tout son pourtour avec plusieurs murs en terrasses, dans lequel jardin et un vivier muré en son pourtour (…) la décharge duquel vivier tombe dans un terrain planté en osiers, (…) le tout planté d’arbres fruitiers de plain vent et environ 700 toises d’espaliers, une allée plantée de tilleuls (…). »

Détail du Plan de la Seine entre Chatou et Carrières-Saint-Denis (vers 1775) réalisé par l'architecte D. Pinon.

Archives Nationales - Série F14/10078

Le jardin d’ornement du Guay était composé de 3 parterres de broderies, de 2 longues pièces de gazon et d’un bassin circulaire, comme on peut  retrouver ce type de tracé dans les jardins italiens tel celui du premier jardin secret de la Villa Borghèse à Rome dessiné au 16ème siècle. 

 

Comparaison des deux jardins d’ornement :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1er jardin secret de la Villa Borghèse à Rome (vers 1610)

© Musée Borghèse

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jardin d'agrément "Le Guay"

à Carrières-Saint-Denis (vers 1775)

© D. Pinon

Mais à Carrières, dans sa villégiature éloignée de Paris, Simon Le Tellier exploitait aussi un « beau et bon domaine » caractérisé par un verger et un potager, lieux de production de haute technologie et d’innovation… mais aussi signes de richesse, de prestige social et de modernité.

Les propriétaires successifs complèteront le domaine avec une figuerie, une melonnière, une cressonnière... Le 15 septembre 1902, lorsque M Carlier vend sa propriété à la commune de Carrières-Saint-Denis, l’ensemble comprend, outre le bâtiment principal, des serres, un poulailler, un pigeonnier, des parterres, un jardin fruitier et un potager, une prairie, un bosquet et une pièce d’eau.

Aujourd’hui, il reste peu de traces de ce beau et bon domaine, si ce n’est quelques saules, sorbiers et prunus situés au niveau de la prairie.