Fondation de Carrières-Saint-Denis en 1137

Charte de fondation de Carrières-Saint-Denis

La charte de fondation de Carrières-Saint-Denis est aux Archives Nationales.

 

Son texte manuscrit, rédigé en latin, établit en ces termes la propriété de notre commune aux mains du trésorier de l'abbaye de Saint-Denis : 

 

« Au nom de la Sainte et indivisible Trinité, du Père, du Fils et du Saint-Esprit, Amen, Suger par la grâce divine, abbé du monastère des bienheureux martyrs du Christ, Denys, Rustique et Eleuthère.


Attendu que nos prédécesseurs ne laissèrent, à ce que nous croyons, rien ou une trop petite part, au trésor du bienheureux Denys, des revenus dus autrefois à la munificence des rois, nous avons donné au trésor une partie de ce que à l’aide de Dieu, nous avons acquis et édifié à l’unanime consentement et conseil de notre chapitre. Nous faisons donc savoir, à tous les fidèles présents et à venir : que nous donnons, pour l’entretien des ornements du bienheureux Denys, les églises de la prévôté de Berneval, non seulement celle élevée sous le vocable de Saint-Martin, mais celle qui pourrait être édifiée pour ladite prévôté.

 

Quant à la « villa » appelée Carrières, entièrement construite par nous, nous la donnons, quitte de tous droits au Trésor. Personne, à l’exception du trésorier, n’aura droit de mainmorte, de routage, ou de quelque autre coutume. Nous accordons aux hommes de Bezons, pour y planter des vignes, une culture entre Carrières et Bezons. Nous n’avons accordé, au trésorier, rien d’autre concernant la sauvegarde dont nous avons parlé au sujet de Carrières tant au sujet des droits de mainmorte que des autres coutumes. Nous voulons dire que si quelque droit de mainmorte venait à exister, il ne serait pas au bénéfice de l’abbé mais du trésorier. Nous décidons de même pour le routage et les autres coutumes.

 

Si quelqu’un venait à violer les prescriptions du bienheureux Denys, qu’il en rende compte au jour où se réunit le tribunal du bienheureux dans un examen sévère, devant un juge sévère.

 

Fait, en chapitre commun, du bienheureux Denys, le 15 des Kalendes de juillet. L’an de l’Incarnation du Seigneur mil cent trente sept Indiction quinze, Epacte 26, concurrent quatre, lune vingt-quatre, seizième année de notre administration ».


Sceau du seigneur Suger abbé.


Hervé Prieur     Philippe prêtre     Jean diacre

Bernard préchantre     Garnier prêtre     Hugues diacre

Jean infirmier     Guillaume prêtre     Girard diacre

Etienne trésorier     Robert prêtre     Hébauld diacre

Geoffroy chefcier     Henri prêtre     Salomon diacre

Guillaume sous-diacre     Hamelin enfant

Rodolphe sous-diacre     Ernauld enfant

Pierre sous-diacre     Gui enfant

Eustache sous-diacre     Philippe enfant

Bernier sous-diacre     Jean enfant