Nicolas Florent MATIS,

l'un des premiers maires de Carrières

La famille MATIS

La « collection Matis » des Archives Départementales des Yvelines rassemble 250 cartes dressées par 3 cartographes, membres d’une même famille, Nicolas, Hippolyte et Nicolas dit « le Jeune » qui se sont succédé au poste d’arpenteur géographe du roi, sous les règnes de Louis XIV et Louis XV.

Nicolas Matis le Jeune (22 août 1701-1764) est le fils du premier Nicolas, arpenteur géographe ordinaire du Roi, et de Françoise DARENNES. Il réalisa les plans de la forêt de Compiègne et la carte topographique de la capitainerie de Corbeilles (Essonne) en 1746. Créées sous François Ier, les capitaineries étaient des circonscriptions administratives et judiciaires destinées à assurer le bon fonctionnement des chasses royales, notamment par la protection du gibier et la lutte contre le braconnage. Les capitaineries furent supprimées le 11 août 1789, quelques jours après les privilèges seigneuriaux.

Il figure dans les registres paroissiaux de Carrières sous la qualification de « bourgeois ». Dans un témoignage d’habitants du 2 janvier 1744 (voir en Annexes), il est cité comme « ingénieur et géographe ordinaire des bâtiments du Roy, demeurant ordinairement à Versailles à l’hôtel des inspecteurs ». Il donne ses enfants en nourrice à Montesson et à Houilles. Epoux de Marie-Anne de Beaujeu, il est le père de Nicolas Florent Matis, qui nous intéresse plus particulièrement puisqu’il fut maire de Carrières.

Nicolas Florent MATIS (1734-1803), l'un des premiers maires de Carrières

Nicolas Florent MATIS est né vers 1734 à Paris, de Nicolas MATIS le Jeune (1701-1764) et de Marie Anne BEAUJEU (circa 1705-29 avril 1742 à Carrières-Saint-Denis).

Son épouse est Marie Elisabeth POPART, fille de Achille POPART, écuyer, avocat au parlement, et de Elisabeth Jeanne COLLESON, baptisée le 17 août 1727 à Paris, passage Saint Etienne du Mont.

Il décède le 20 octobre 1803 à Carrières à l’âge de 69 ans. On apprend dans l’ouvrage « Maison du roi – Pensions sur le trésor » que Marie Elisabeth, « Veuve de Nicolas MATHIS, arpenteur géographe des Bâtiments du Roi », obtient une « pension accordée en considération des services de son mari ».

Sa carrière

Il mènera une brillante carrière comme en témoigne sa rapide ascension à la cour du roi : en 1766, il entame sa carrière à 32 ans comme officier de la maison de la Dauphine. En 1769, il est officier de feue Madame la Dauphine puis devient, en 1772, officier chez le roy.

En 1773, il est officier de la maison de la Comtesse de Provence puis, en 1778, officier de la maison de Madame. En 1784, il devient officier de la Cour et en 1790, obtient le poste de commandant de la Garde Nationale.

Son parcours politique

Pendant 11 ans, de 1792 à 1803, il participera à la vie politique locale de Carrières-Saint-Denis. Il sera tout d’abord le greffier-secrétaire de la première municipalité constituée après la Révolution de 1789, qui comprend cinq officiers municipaux et douze notables.

Il sera ensuite le scrutateur de l’Assemblée Communale du 5 novembre 1795, journée pendant laquelle Jean-Baptiste BRESNU est successivement nommé président puis démissionne de son poste. Il est alors tout de suite nommé adjoint de Léonore DAUBIN, élu Agent Municipal.

Le 18 juin 1800, il est nommé maire par arrêté préfectoral. Son adjoint, Nicolas SUZANNE, le remplacera à ce poste lors de son décès, le 20 octobre 1803.

Une implication sans faille

Il est très impliqué dans la vie de la cité comme en témoigne sa présence dans de nombreux actes d’état civil. Il est cité en effet à plusieurs reprises en tant que parrain des enfants du « pays » comme il est de coutume pour tous les notables d’une commune ou comme témoin de leur mariage.

Ainsi en 1766, il est le parrain de Jean Florens RAVET, fils de Claude, et de Félix MATIS, en qualité d’officier de la Maison de La Dauphine ; en 1772, de Nicolas Louis Alexandre HERON, fils de Nicolas, et de Marie Louise Mélanie MATIS, en qualité d’officier chez le Roy.

Le 8 novembre 1773, il est le parrain de Nicolas Valentin BRESNU, fils de Valentin, et de Marie Anne MATIS, en qualité d’officier de la Maison de la Comtesse de Provence ; en 1775, il est le parrain de Marie Nicolle SARRASIN, fille de Jean Baptiste, et de Marie MATIS en qualité d’officier de la maison de Madame. En 1776, il est témoin du mariage de Marie Louise HUET, fille de Marie Louise SARAZIN et de Pierre HUET, en qualité d’officier chez le Roy.

Le 26 mars 1782, il est le parrain de Adélaïde GAUTIER, fille de Louis Antoine et de Anne MANDRIN, en qualité d’officier de la maison de Madame. Le 30 décembre 1793, il est témoin du mariage de J B SUZANNE et de Bonne Jeanne SARAZIN.

A noter une curiosité : le 16 juillet 1778, il est le parrain de la petite cloche « Marie » (374 livres soit 187 kg), installée dans l’église de Carrières-Saint-Denis avec ses consœurs « Claude Agathe » (645 livres soit 322,5 kg) et « Félicité » (478 livres soit 239 kg), en qualité d’ancien officier de Madame la Dauphine, mère du Roy, et présentement officier de Madame. Ces deux dernières seront déposées pendant la période révolutionnaire afin de fondre le bronze à canons (décision du 27 septembre 1793).