Jules Achille Cruchet

Il est né le 15 mars 1844 à Blaru, dans le canton de Bonnières-sur-Seine  (département de Seine-et-Oise). Il vient en 1872 à Carrières-Saint-Denis comme instituteur. Il est marié avec Rosine Fleurida Jacqueline, née à Courgent, canton de Houdan (également département de Seine-et-Oise). Elle est institutrice. Ce couple fait l’école aux enfants de Carrières-Saint-Denis, lui les garçons, son épouse les filles, dans la mairie-école de la rue de Paris, l’actuelle rue Victor Hugo. Ils ont éduqué mon grand-père Lucien Willemain et ma grand-mère Alice Ballagny.

Malheureusement son épouse décède le 31 juillet 1885, à l’âge de 38 ans. Il se remarie à Carrières-Saint-Denis le 4 mars 1886 avec Léonie Leroux, née à Neuville, commune d’Eragny, le 12 février 1846, veuve en premier mariage de Louis Augustin Blanquet, décédé le 13 août 1882. Elle est sage-femme de première classe, domiciliée actuellement à Sannois, précédemment à Chatou et Saint-Ouen-l’Aumône.

Monsieur Cruchet participe à la vie de la commune. Il est directeur de la fanfare : celle-ci, en juillet 1889, avait obtenu, au concours de musique de Montmartre, une médaille et vermeil et une d’argent. En 1892, il est élu conseiller municipal, réélu en 1896. Il est trésorier de la Société de Secours Mutuel. Le 19 janvier 1898, il reçoit une médaille honorable de la société des Amis de l’art. Le 21 janvier 1897, il est nommé officier d’académie. Aux élections municipales du mois de mai 1900, alors quil est retraité, il est élu maire de la commune sous l’étiquette radicale-socialiste.

Il est surtout connu pour avoir doté Carrières-sur-Seine de sa mairie actuelle, action entreprise de haute lutte contre l'opposition des habitants de la commune.

 

Le 6 juin 1902, le conseil municipal décide d'acheter la propriété CARLIER, lors d'une délibération qui obtient 6 voix pour et 5 voix contre.

 

Une deuxième délibération du conseil municipal eut lieu le 20 novembre 1902. Par 8 voix pour, 4 voix conre, l'achat de la propriété fut décidé pour un prix de 45 000 francs, comprenant les bâtiments et le parc et une surface de 11 435 m2. Le 11 décembre 1902, l'architecte des travaux de Paris donne un avis défavorable à l'utilisation du bâtiment en mairie.

 

La famille BALLAGNY conditionne son legs de 24 000 francs à la commune à la construction d'une crèche municipale. Reste donc à emprunter la somme de 21 000 francs. Le maire propose d'installer dans le bâtiment principal d'habitation la crèche au rez-de-chaussée, les services de la mairie et la salle des mariages au 1er étage, le logement du secrétaire et de al directrice de la crèche au 2ème étage ; enfin, dans les communs, le logement du garde-champêtre, le service de voirie, le matériel d'incendie.

 

Mais les Carrillons expriment leur désaccord à cet achat : ils envoient des pétitions au Préfet, dont l'une porte la signature de 219 électeurs (la population était de 1 661 habitants en 1901 et les femmens n'avaient pas encore le droit de vote).

 

 

Plan de lotissement de la propriété CARLIER

 

 

  

 

Le Préfet ordonne une enquête publique qui eut lieu du 30 mars au 13 avril 1903. Sur le registre d'enquête, les Carrillons déclarent que l'habitation principale est humide, que les planchers et les toitures sont en mauvais état, qu'ils n'ont pas besoin d'un parc pour se promener et que les crues de la Seine ont fait des dégâts en 1872 et 1876, enfin et surtout que cet achat va augmenter leurs impôts.

 

Suite à l'enquête, le Préfet déclare l'achat d'utilité publique : 42 Carrillons protestent contre cette déclaration et portent l'affaire devant le Conseil d'Etat. Ils n'obtiendront pas gain de cause : l'inauguration de la nouvelle mairie aura lieu en 1903, en présence du maire Monsieur CRUCHET et du Préfet de Seine& Oise, Monsieur POIRSON, et la crèche sera mise en place dès 1904.

 

Inauguration de la nouvelle mairie le 11 juin 1903     

Inauguration de la nouvelle mairie le 11 juin 1903.

Réélu en mai 1904, la commune, sous son deuxième mandat, change de nom et devient Carrières-sur-Seine en décembre 1905. La rue du Faubourg Saint-Fiacre change aussi de nom en rue Césarine Ballagny, une généreuse donatrice, et la croix en pierre, au cimetière communal des Monts Carrés, rue de l’Egalité, est détruite.

Suite aux plaintes des habitants d’une partie de la rue de Bezons au sujet d’une grande mare d’eau stagnante, Monsieur Cruchet achète pour la commune, le 13 octobre 1906, un jardin de 446 m2, rue de Bezons, et un terrain de 1240 m2 au lieu-dit « Les Prés », aboutissant au « Port à Baigner », pour l’établissement d’un chemin servant à écouler l’eu de la rue de Bezons à la Seine, afin d’éliminer la mare d’eau située à cet endroit. La rue de Seine est donc née en 1907.

Au bout de cette rue, le « Port à Baigner » a servi pendant longtemps, jusque vers 1948, au déchargement pendant l’hiver des gadoues transportées par péniches, provenant de la ville de Paris. On s’en servait pour la fertilisation des terres de la « Plaine du dessus de l’eau ». J’ai connu cette rue défoncée et boueuse, surtout l’hiver, que l’on appelait « rue Merdeuse ».

Le 24 mai 1908, il est réélu pour un troisième mandat, en obtenant 286 voix sur 463 inscrits, Monsieur Gally ayant obtenu 293 voix. Dans son programme, figurait l’ouverture d’un bureau de poste car Carrières dépendait de celui de Chatou : lorsque quelqu’un écrivait à une personne de Carrières, il devait inscrire « Carrières-sur-Seine par Chatou ».

Il décède en novembre 1908. Il habitait 28, rue d’Argenteuil (actuelle rue du Général Leclerc).