LA GUERRE DE 1870-1871

La France de Napoléon III se croyait invincible. La guerre déclarée d’un cœur léger à la Prusse le 15 juillet 1870 devait être une simple promenade militaire. Ce fut une terrible déconvenue. L’armée française était dans un état d’infériorité très net, l’armée prussienne la surpassait dans tous les domaines sauf un : l’héroïsme de nos soldats.

Les défaites se succédèrent : perte de l’Alsace après la bataille de Froesehwiller le 6 aoput, capitulation de l’armée de Napoléon III à Sedan le 1er septembre, reddition de Bazaine et de l’armée de Lorraine à Metz le 27 octobre. Entre le 17 et le 19 septembre, la capitale fut investie par 170 000 hommes.

Paris est protégée par une enceinte dont le périmètre est de 31 kilomètres, haute de 10 mètres et renforcée par 94 bastions. En avant de ce système défensif : une ligne de forts située entre 1 500 et 3 500 mètres de l’enceinte, dont le Mont Valérien sur le flanc ouest de la capitale. Avec des effectifs trop faibles pour un investissement sans failles, les Prussiens, qui seront renforcés après la chute de Metz, se tiennent à distance respectueuse, craignant l’artillerie des forts.

Les assiégés font sauter les ponts sur la Seine, sauf ceux de Neuilly, d’Asnières assurant la liaison avec le Mont Valérien, demeuré en nos mains, ainsi que l’île de Gennevilliers.

La supériorité numérique des Français est considérable, 3 contre 1, mais la valeur de nos troupes est très inégale. Des sorties seront tentées pour rompre l’encerclement, mais en vain.

Dans le secteur ouest où les Français tiennent Rueil et Nanterre, une attaque est déclenchée par nos troupes le 21 octobre 1870.

 

 

Illustration du livre "Si Carrières m'était conté..." (de Claude PELISSIER) par le peintre carrillon Gourvat.

Ce fascicule, abondamment illustré par les peintres de Carrières, est en vente auprès de l'association (15€) (06 08 81 11 13).

Le général Ducrot veut percer les lignes allemandes entre Bezons et Carrières-Saint-Denis. Des ponts de bateaux sont édifiés sur la Seine pour permettre le passage des troupes soutenues par l’artillerie du Mont Valérien.

Les colonnes d’assaut se portent sur La Malmaison mais aussi sur Bougival, le château de Buzenval, le bois de Longboyau et l’étang de Saint-Cucufa. Cette attaque de flanc doit permettre de lancer des ponts sur la Seine en face de Carrières-Saint-Denis. Cinquante à soixante mille hommes suivront le cours du fleuve jusqu’à Rouen où la jonction se fera avec une armée en cours de constitution.

Malgré des succès initiaux – prise de La Malmaison et avancée jusqu’à Bougival – c’est l’échec. Il eut fallu déloger les Prussiens fortmeent implantés à Chatou, de moindre façon à Carrières où les uhlans « battent l’estrade ». La cité catovienne recevra 1 200 obus du Mont Valérien et le château Bertin sera sérieusement endommagé. Les Prussiens ont fait sauter les ponts routier et ferroviaire.

Pendant le siège, des porteurs de dépêches traversant la Seine seront tués par les Allemands. L’abbé Borreau, curé de Carrières (*), soignera un soldat allemand blessé et obtiendra de ce fait, la grâce de deux noables catoviens que les Allemands allaient fusiller. Pendant la Commune, proclamée à Paris le 28 mars 1871, les habitants de Carrières assistèrent en spectateurs à cette lutte fratricide. Lors de la terrible répression de la Commune, des fédérés se cachèrent dans les carrières de notre cité pour échapper aux « Versaillais » lancés à leur recherche.

Si le plan du général Ducrot avait réussi, Carrières eut été l’objet de combats acharnés et aurait grandement souffert comme d’autres villes de la périphérie : Le Bourget, Champigny, Buzenval.

(*) Voir sur ce même site : "Pages d'histoire locale" > L'Abbé Borreau