GUILLAUME BATESTE, DONATEUR DU TERRAIN DE L'EGLISE DE SAINT-JEAN-BAPTISTE

Guillaume I BATESTE, chevalier, dit le Jeune, fils de Renaud BATESTE, et son épouse Marguerite GAUTIER, fille d’un dignitaire de l’abbaye, « Maréchal Féodal » de Saint Denis, sont de riches propriétaires de Chatou. Le passage de Guillaume BATESTE à la cour de Philippe Auguste est mentionné.

Guillaume BATESTE appartient à une longue lignée de seigneurs, possédant des terres notamment à Franconville (« Francorum Villa » ou « Maison des Francs », citée en 1137 par Suger) dont la dîme était reversée aux abbés de Saint-Denis.

Ils entretiennent les meilleurs rapports avec l’abbaye de Saint Denis[1] à laquelle ils ont fait don en 1186 de droits et terres qu’ils possédaient à Carrières-Saint-Denis. Ils complètent ces largesses par d’autres donations, notamment en 1222 quand ils vendent au trésorier de l’abbaye de Saint-Denis dix livres et deux sous de cens.

En juin 1226, ils donnent une pièce de terre d’un arpent environ sise à la Carrière tenant au jardin du trésorier de Saint-Denis, pour y bâtir une église paroissiale sous le vocable de Saint Jean-Baptiste et faire un cimetière pour les habitants de ce lieu. Assentiment est donné par Anseau DE LISLE[2], « du fief duquel elle est mouvante » [3] ainsi qu’en atteste le texte suivant :

« Ego Guillelmus Batest miles et Margarita uxor mea, Notum facimus universis presentibus et futuris quod quicquid juris habebamus in terra contigua jardino thesaurarii Beati Dyonisii apud Quarreriam que continet circiter arpentum terre ubi homines de Quarreria proponunt habere cimiterium et ecclesiam prarochialem, cum facultas se obtulerit omnino quitamus et damus in puram et perpetuam elemosinam de voluntate et assensu domini Ansellini de Insula de cujus feodo movet illud quod habebamus in loco predicto nichil juris nobis vel successoribus nostris retinentes ibidem. Quod ut ratum sit presentes litteras inde conscriptas sigilli mei karctere communivi. Actum anno domini M° CC° XX sexto mense junio.”



[1]Guillaume fit hommage lige à Saint-Denis, au mois de janvier 1221, pour ses fiefs de Haubviller et de Franconville

[2]ANSEAU, chevalier de L’Isle-Adam

[3](Arch. nat., LL. 1157, p. 321, et Arch. de S.-O., D. 505, p. 19).


L’église aux dimensions modestes frappe d’abord par sa grande simplicité : chevet plat, construction à deux vaisseaux surmonté d’un clocher massif de plan carré. Elle présente des murs d’un appareillage soigné en pierres de taille ; un bandeau souligne la partie basse des ouvertures. La date de 1618 figurant sur l’un des piliers de la nef témoigne de l’agrandissement de l’église à cette époque où l’on adjoint à la nef unique voûtée d’arêtes un bas-côté voûté en berceau.

Ces colonnes massives sont surmontées de chapiteaux ioniques à l’échine ornée d’oves et aux volutes à décor de palmettes. L’ordonnance de la façade et les baies en arc brisé surmontées de deux oculi suggèrent qu’elle fut embellie au début du XVII° siècle. La chapelle du bas-côté sud est sans doute une adjonction du XIX° siècle. Les verrières dont l’une est signée de Charles Champigneulles ont été mises en place fin du XIX° siècle / début du XX°. Plusieurs fois remaniée au fil du temps, et plus particulièrement aux XIXème et XXème siècles, a gardé peu de traces visibles de son ancienneté.

Sa grande particularité tient au retable découvert au XIXème siècle lors de travaux dans l’église, chef d’œuvre des prémices de l’art gothique et faisant partie depuis 1915 de la salle des sculptures du Moyen Age au Musée du Louvre. Ce bas relief sculpté du XIIème siècle consiste en un triptyque représentant une Vierge en majesté encadrée par une Annonciation et un Baptême de Jésus Christ.

Le retable de Carrières-Saint-Denis, aujourd'hui conservé dans les collections du musée du Louvre